Abréviation, dans les communications (surtout écrites), le processus ou le résultat de la représentation d’un mot ou d’un groupe de mots par une forme plus courte du mot ou de la phrase. Les abréviations prennent de nombreuses formes et se retrouvent dans les inscriptions grecques anciennes, dans les manuscrits médiévaux (par exemple, « DN » pour « Dominus Noster »), et dans le Qurʾān. Mais c’est ce qu’on appelle l’explosion de l’information au XXe siècle qui a fait de l’abréviation une pratique courante dans la communication.
Un facteur majeur dans la tendance à l’abréviation est celui de l’économie. Les études scientifiques indiquent qu’une quantité importante de toutes les informations dans les communications relativement longues est redondante, et cette connaissance rend l’abréviation non seulement possible mais pratique. Un autre facteur de développement des abréviations est la prolifération de nouveaux produits et organisations qui doivent être nommés. Les longs termes descriptifs peuvent être raccourcis en unités mnémoniques. Ce phénomène est particulièrement visible dans la communication sur Internet, notamment dans les courriers électroniques, où un grand nombre de formes abrégées ont été utilisées à partir des années 1990. Le besoin de rapidité en sténographie et le désir d’éviter les redondances dans les codes font de l’abréviation un élément important en sténographie et en cryptographie également.
Il existe plusieurs formes importantes d’abréviation. Une forme consiste à représenter un mot unique soit par sa première lettre ou ses premières lettres (comme « n » pour « noun », ou « Co. » pour « Company »), par ses lettres les plus importantes (comme « Ltd. » pour « Limited »), ou par ses premières et dernières lettres (comme « Rd. » pour « Road »). Ces abréviations sont généralement prononcées comme le mot entier qu’elles représentent.
La troncature est particulièrement courante dans le langage populaire, comme, par exemple, « le Met » pour « le Metropolitan Museum of Art » ou « la Metropolitan Opera Association ». À la fin des années 1990, alors que les gens commençaient à envoyer des messages texte de plus en plus fréquemment, l’espace restreint des écrans de téléphones portables et la maladresse de la frappe sur un clavier numérique ont donné naissance à une nouvelle variété de langage très tronqué. Un nouvel ensemble d’abréviations, utilisant souvent les premières lettres des mots d’une phrase familière (comme BTW pour « by the way ») ou utilisant des chiffres pour représenter des sons (comme L8R pour « later »), ont été combinées avec cette troncature (comme « sup » pour « What’s up ? »).
La combinaison des premières syllabes ou lettres des mots composants au sein de phrases ou au sein de noms comportant plus d’un mot est courante et produit souvent des acronymes, qui se prononcent comme des mots et qui cessent souvent d’être considérés comme des abréviations. Un exemple de ce type d’abréviation est le mot flak (de l’allemand Fliegerabwehrkanone, « canon antiaérien »). De telles combinaisons sont particulièrement courantes dans l’armée américaine, qui a fourni NORAD pour « North American Aerospace Defense Command ». Un exemple datant de l’ère soviétique est Narkomvneshtorg pour « Narodny Komissariat Vneshney Torgovli » (russe : « Commissariat du peuple au commerce extérieur »). D’autres acronymes populaires sont les bien connus radar (« radio detecting and ranging ») et snafu (« situation normale, all fouled up »).
Les acronymes sont à distinguer des initiales telles que U.S.A. et NCAA, que l’on prononce en récitant leurs lettres.
Les notations symboliques utilisées en mathématiques et dans d’autres sciences peuvent également être considérées comme des formes d’abréviation.