Ces montées d’adrénaline découlant de sorties telles que celles apparaissant sur les photos sensationnelles ci-dessous peuvent appartenir au passé………………………
Les gens viennent à Bora Bora du monde entier pour voir les requins, pour nourrir les requins………… pour nager avec, eh bien, nager sur les requins. Alors que certains disent que nourrir les requins à la main &nager parmi le grand nombre d’entre eux qui apparaissent à « l’heure du repas » est comparable à nager dans un aquarium, les principales sociétés de plongée ici vous diront que toute réduction de la capacité à nourrir les requins se heurte à une baisse correspondante du nombre de plongées.
Dans une étude récente, l’Université James Cook d’Australie a estimé qu’aux Maldives, une Nurse grise attirait 3 300 dollars australiens par an en dollars touristiques alors que la valeur du même requin » dans l’assiette » n’était que de 32 dollars.
Il y a beaucoup de requins en Polynésie française – la pêche &le commerce de tous les requins est interdit depuis 2012. Moins connu est le fait que la loi interdit actuellement le nourrissage des requins dans le lagon, dans les passes &dans un rayon de 1kl de toute passe. Non seulement les sanctions sont élevées, mais comme beaucoup vous le diront, les risques de poursuivre de telles pratiques le sont aussi – le danger est là, c’est un accident qui attend de se produire &si &lorsqu’il se produira, il marquera la fin du gagne-pain de beaucoup.
Ils sont nombreux à soutenir que le nourrissage des requins modifie le comportement des requins &en tant que tel présente un danger malgré le fait que cette activité a été régulièrement menée dans toute la Polynésie française depuis au moins 25 ans sans attaques. D’autres avancent des études montrant que, bien que 5 000 requins tigres aient été tués au large des côtes américaines entre 1970 et 1990, les statistiques d’attaques n’ont pas changé. L’argument est que ce ne sont pas les bons requins qui sont tués – ce n’est pas une espèce dans son ensemble qui est dangereuse mais certains individus en son sein.
Le débat est alimenté par les récents événements à la Réunion où le nombre d’attaques mortelles de requins a vu les plages fermées de façon permanente, les meilleurs surfeurs du pays quittent les îles pour continuer leur sport &le nombre de surfeurs enregistrés chutant de 75%. Une série d’attaques mortelles & la fermeture des plages en Australie où 1 attaque sur 4 est mortelle, n’a pas arrangé les choses. En revanche, mes recherches ont indiqué que la dernière attaque mortelle en Polynésie française remonte à 1834.
Les statistiques indiquent que seules 3 espèces – le grand blanc, le requin tigre &le requin taureau – sont elles-mêmes responsables de 86% des attaques mortelles. Le grand blanc qui peut atteindre 6 mètres & peser 2 tonnes & est responsable de 51% des attaques mortelles est exceptionnellement rare dans les eaux de la Polynésie française, tout comme le requin taureau (3,5m & 110kgs & responsable de 17% des attaques mortelles). Le requin tigre (4m & 500kg & 18% des attaques mortelles) en revanche est parfois observé dans ces eaux, notamment pendant la saison de chasse à la baleine, mais est considéré par les experts comme plus docile que les 2 autres requins.
Le grand blanc de la semaine du requin:
J’avais beaucoup entendu parler du nourrissage des requins à Bora Bora – une activité pleine de danger, c’est l’opium de ceux qui viennent à Bora Bora en quête d’aventure. La photo ci-dessous est alléchante:
Ayant observé les Polynésiens dans ces eaux pendant de nombreuses années, j’en étais venu à admirer leur profonde connexion spirituelle avec le monde naturel, à respecter leur croyance que les requins sont « de la famille », des ancêtres familiaux là pour protéger leurs parents terrestres. Être témoin de ce que vous allez lire est à la fois culturellement enrichissant & un aperçu d’où nos croyances peuvent nous mener.
TRIP OVERVIEW
- Un excellent moyen de voir le plus beau lagon du monde;
- Vue imprenable sur les montagnes depuis l’extérieur de la passe;
- Plongée d’adrénaline et de cœur avec d’énormes requins citron à l’extérieur de la passe;
- Un aperçu de la signification culturelle des requins pour les Polynésiens.
Une autre belle journée au paradis s’est levée & nous nous sommes dirigés vers la passe de Teavanui, la seule passe de Bora Bora, là où les requins citron nagent librement. C’est vers ce coin de paradis que ceux qui sont venus nager avec les requins, ceux qui viennent nourrir les requins, dirigent leurs bateaux.
Le nourrissage des requins est légalement interdit en Polynésie française depuis 1997 suite à des » mésaventures » à Moorea. Dans un coin de notre esprit, la pensée que c’était un requin citron qui avait attaqué un touriste canadien ici plus tôt en 2013. Le débat fait rage entre les scientifiques bien intentionnés & les politiciens & les Polynésiens qui vivent d’une certaine manière depuis des siècles ; entre ceux qui allèguent que le comportement des requins a été dangereusement modifié & ceux qui soutiennent qu’une relation de travail sûre existe depuis des siècles.
J’étais là pour comprendre. Je soupçonne qu’en cas de nouvelle attaque, il pourrait bien avoir le dernier mot. Je suis certain que ce ne sera pas un Tahitien qui sera attaqué.
Nos guides non découragés par le débat & souhaitant s’assurer que ceux d’entre nous qui faisaient du snorkeling vivaient l’expérience maximale ont glissé berley dans l’eau. Le bateau a été immédiatement encerclé par des dizaines de requins de récif à pointe noire :
Après une profonde réflexion, on se jette à l’eau – c’est un autre monde ; on se sent immédiatement hors de sa profondeur ! Une peur immense vous saisit avant que vous ne soyez re-stabilisé par la pure beauté du décor. Nous nous balançons à l’extérieur du récif corallien qui protège Bora Bora, conscients de la distance qui nous sépare du bateau et de la sécurité qu’il représente, tandis que nous regardons l’île sacrée de Motu Tapu et le mystique Mt Otemanu où Dieu est censé être descendu sur Bora Bora. Nous sommes entre de bonnes mains ; il ne pourrait y avoir de meilleur endroit où être.
Regardez qui a rejoint la foule:
Nous regardons à travers nos masques – je n’ai jamais vu autant de requins de récifs en même temps, jamais autant de poissons colorés nageant si près de la main……..puis on regarde en bas &ils sont là, 10-15m plus bas – d’énormes requins citron d’environ 3m de long parcourant la corniche de corail lissée par des millions d’années de vagues:
Une vue de requin – des requins de récif à pointe noire, des poissons en abondance & même des mouettes pour se nourrir :
Le style sans effort des grands requins citron laisse un étrange sentiment d’insécurité:
C’est un environnement addictif – des eaux chaudes, cristallines, les cadres volumineux des requins se détachant sur un fond de corail grisâtre alors qu’ils nagent apparemment imperturbables par notre présence. On est tenté de s’approcher des requins de plus près. Puis soudain &sans prévenir, un de ces monstres a balayé la surface près du bateau à la recherche de berley. Vos tripes se tordent & votre cœur s’arrête ; vous savez que ces bêtes, potentiellement dangereuses & à traiter avec respect, ne remontent à la surface que pour chasser.
Vous cherchez le moyen de vous échapper pour retourner au bateau mais en un instant un Tahitien à bord plonge dans l’eau & sur le dos du requin en le prenant par la nageoire dorsale. Le requin plonge à grande vitesse ; le Tahitien ne bouge pas et ne relâche sa prise qu’une fois qu’il a atteint le fond de la mer. Cela ne peut pas être réel, je dois imaginer des choses !
Ce qui suit est inimaginable, puissant, polynésien :
Dans un moment de folie peut-être, les Tahitiens sont accompagnés d’une personne manifestement désireuse de « rencontrer la famille » :
La simple écriture de ce post me donne envie d’y retourner. Pour ceux qui vivent dans des eaux où la possibilité d’une attaque de requin est présente quotidiennement, cette plongée est une expérience capitale. D’une certaine manière, nous nous retrouvons à bord, arrachés à un environnement que nous avons appris à aimer. On se pince, stupéfait par ce qu’on vient de faire!