Q.Pourriez-vous me dire comment protéger les chevaux de l’EEE ? J’ai vu tellement de cas confirmés chez les chevaux dans mon état (je vis en Floride), et je m’inquiète pour mon propre petit troupeau ! Pourquoi ces maladies sont-elles diagnostiquées si fréquemment ? Dois-je vacciner mes chevaux, même s’ils sont à la retraite et ne voyagent pas ? Si oui, quand faut-il les vacciner, ou est-ce trop tard cette année ? Comment puis-je les protéger autrement ?
-Christine, par courriel
A.L’encéphalomyélite équine de l’Est (EEE) est transmise aux chevaux (et aux humains) par certaines espèces de moustiques. La maladie persiste d’année en année car il existe un réservoir naturel du virus EEE chez les oiseaux. L’alimentation sanguine des moustiques femelles infectées transmet l’infection aux oiseaux, qui la transmettent ensuite à d’autres moustiques qui les piquent. Cela complète un cycle annuel de propagation du virus des moustiques aux espèces réservoirs et inversement.
Les chevaux tombent malades lorsque les moustiques infectés de ce cycle naturel moustique-oiseau les piquent. Il est très improbable qu’une propagation de cheval à cheval, de cheval à l’homme ou d’homme à cheval puisse se produire car les niveaux de virus ne deviennent pas suffisamment élevés après l’infection chez ces espèces pour infecter un moustique qui pique ensuite. Les chevaux et les humains sont, par conséquent, connus comme des « hôtes cul-de-sac » car il n’y a pas de potentiel de propagation supplémentaire.
L’occurrence de l’EEE chaque année et le degré de propagation géographique dépendent de la façon dont les conditions environnementales sont favorables aux moustiques et aux espèces réservoirs. Ces conditions varient d’une année à l’autre. Les changements environnementaux, qu’ils soient à court terme ou qu’ils fassent partie d’une modification plus générale du climat vers un niveau plus chaud, permettent une plus grande propagation vers le nord des populations de moustiques et une saison plus longue de conditions favorables à l’activité. Cela peut permettre aux moustiques infectés d’entrer en contact avec des chevaux plus sensibles où une vaccination efficace n’est généralement pas pratiquée.
Votre État, la Floride, compte une forte population de chevaux dans une région où les conditions sont très favorables à une augmentation rapide des populations de moustiques. Les années chaudes à forte pluviosité entraîneront une forte augmentation des populations de moustiques car il y a plus d’eau stagnante dans laquelle se reproduire. L’augmentation du nombre de moustiques est synonyme d’un potentiel accru de propagation de l’EEE dans la population équine. Les rapports d’infection augmentent en même temps que le nombre de moustiques lorsque la prévention par la vaccination n’est pas correctement et uniformément appliquée.
Les programmes de vaccination sont mieux formulés avec la connaissance de la biologie susmentionnée et des facteurs de risque spécifiques à la zone. L’American Association of Equine Practitioners a publié des directives de vaccination, que l’on peut trouver sur le site aaep.org/guidelines/vaccination-guidelines/core-vaccination-guidelines/easternwestern-equine-encephalomyelitis.
Dans les zones à haut risque, comme la Floride, il est prudent d’augmenter la fréquence de vaccination, d’initier la vaccination à des âges plus jeunes et d’administrer la vaccination annuelle plus tôt. Votre vétérinaire de premier recours est le mieux placé pour vous conseiller sur votre situation. La vaccination doit être initiée au printemps avant le début de la période à risque (c’est-à-dire l’augmentation rapide de la population de moustiques). Parce que les moustiques transmettent l’EEE aux chevaux – il ne se propage pas de cheval à cheval – un cheval à la retraite ou qui ne voyage pas est toujours à risque ; ne négligez pas la vaccination simplement parce qu’un cheval ne voyage pas.
D’autres mesures pour minimiser les chances d’infection impliquent la réduction du nombre de moustiques lorsque cela est possible (par ex, retirer tous les récipients d’eau stagnante où les moustiques peuvent se reproduire) et minimiser les occasions pour les moustiques de piquer les chevaux (par exemple, utiliser des insectifuges, des moustiquaires et des ventilateurs dans les stalles, et enlever la litière et les débris de l’écurie).