Une femme de 67 ans, légèrement obèse, a été adressée pour une hypertension mal contrôlée et des plaintes de douleurs bilatérales de la hanche. Sa douleur s’aggrave la nuit : elle la réveille lorsqu’elle se retourne sur ses hanches. Elle ressent également plus de douleur lorsqu’elle monte les escaliers.

Récemment, elle a eu des difficultés à supporter le poids sur sa hanche gauche. Elle utilise une canne achetée dans une brocante depuis deux ans et demi. L’ibuprofène quotidien lui procure peu de soulagement.

Examen physique

À l’examen, nous avons constaté que la patiente présentait une sensibilité latérale de la cuisse sur le grand trochanter de façon bilatérale et une légère douleur à l’aine lors de la rotation interne/externe de façon bilatérale. (Voir photos 1 et 2.)

Nous avons demandé une IRM car nous craignions une fracture de la hanche. Les résultats de l’IRM indiquent que les deux bourses trochantériennes étaient enflammées et remplies de liquide. La bourse gauche avait beaucoup plus de liquide que la droite. (Voir la photo 3.)

Photo 1

Photo 2

Bursite trochantérienne

On voit des bursites trochantériennes chez les coureurs à pied mais aussi après un traumatisme local. Cependant, cette affection est le plus souvent rencontrée chez les personnes présentant des troubles de la marche, comme ceux causés par un état post-AVC, une différence de longueur des jambes, une grossesse, une obésité médicalement compliquée ou des cannes et déambulateurs mal ajustés.

La douleur provoquée par la bursite trochantérienne peut être sévère et irradier dans la fesse ou la partie antérieure de la cuisse, mimant une fracture ou une radiculopathie.

Les bourses trochantériennes

Il existe trois bourses trochantériennes autour du grand trochanter : deux majeures et une mineure. La bourse mineure est la bourse subgluteus minimus, qui est située au-dessus et légèrement en avant de la surface proximale supérieure du grand trochanter.

Il existe deux bourses majeures. La bourse subgluteus medius se trouve sous le muscle gluteus medius, en arrière et en haut du bord proximal du grand trochanter. La bourse sous-glutéale est latérale au grand trochanter mais séparée de celui-ci par le muscle moyen fessier, sous les fibres convergentes du tenseur du fascia lata et du muscle et du fascia du grand fessier qui se rejoignent pour former le tractus iliotibial. En forme d’amande, d’une longueur de 4 à 6 cm et d’une largeur de 2 à 4 cm, cette bourse sert de mécanisme de glissement pour la partie antérieure du tendon du grand fessier lorsqu’il passe sur le grand trochanter pour s’insérer dans la bande iliotibiale. (Voir la photo 4.)

Photo 3

Photo 3

Traitement

Bien que les médicaments anti-inflammatoires nonanti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) soulagent certains patients, les personnes âgées, qui sont les plus touchées par la bursite trochantérienne, présentent fréquemment des contre-indications à l’utilisation des AINS. Les injections locales de stéroïdes soulagent durablement la plupart des patients. Pour limiter les récidives, il faut corriger les anomalies de la démarche et renforcer les muscles posturaux et de la hanche.

Photo 5

Injection de bursite trochantérienne

Pour administrer une injection de bursite trochantérienne, il faut d’abord localiser la bourse sous-glutéale en palpant le grand trochanter. La bourse est située directement au-dessus du périoste.

Puis, identifiez une zone de sensibilité ponctuelle. Instillez un mélange de stéroïde et d’anesthésique local. L’emplacement correct sera confirmé par un soulagement immédiat de la douleur ; l’effet stéroïde, cependant, peut prendre jusqu’à une semaine pour apporter un soulagement de la douleur. (Voir photo 5.)

Photo 6

Suivi à trois mois

La patiente est revenue trois mois après l’injection de ses bourses trochanatériennes avec une préparation dépo-stéroïde Aujourd’hui, elle n’a plus besoin d’une canne. Elle dort bien et monte facilement les escaliers. Sa tension artérielle est bien contrôlée et elle prend un minimum de médicaments après le retrait des AINS. Elle s’intéresse de nouveau à la danse folklorique allemande.

Prévention

La prévention repose sur la normalisation de l’anomalie de la démarche qui a provoqué l’inflammation de la bourse. Cela signifie généralement le renforcement du quadriceps – avec ou sans dispositif d’aide à la marche correctement ajusté, comme une canne ou une orthèse. (Voir photo 6.) TH

Le Dr Ficalora est professeur agrégé de médecine à la Mayo Clinic College of Medicine, et Gerhart est étudiant en troisième année de médecine à la Mayo Clinic College of Medicine, Rochester, Minn.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.