L’espoir des gens mariés est un désir partagé de n’aimer que l’autre jusqu’à ce que les roues tombent. Malheureusement, pour plus de la moitié d’entre nous, cet amour engagé se fane sur une vigne bien avant de vieillir, ou même d’être près de donner un coup de pied au seau ! Qu’est-il arrivé au respect de l’engagement quotidien de tenir bon même quand ça craint ? Beaucoup seraient d’accord pour dire que la tricherie est trouble, mais qui sommes-nous pour juger ?

Renee est une Noire, âgée de 55 ans, mère de deux grands enfants et heureuse en ménage depuis 31 ans. Elle a un emploi de col blanc et ne prévoit pas de prendre sa retraite de sitôt. Renée est une fille, une mère, une épouse, une sœur et une amie qui va toujours plus loin. En forme, fabuleuse, avec une apparence qui a quinze ans de moins que son âge réel, la vie a été plutôt dorée pour Renee. Optimiste la plupart du temps, à l’exception d’une pointe de culpabilité occasionnelle quand elle pense à la façon dont elle a trompé son mari depuis la huitième année de leur union.

Lors des mariages, les rêveurs aux yeux étoilés récitent une liste de vœux, jurant d’être tout l’un pour l’autre, de l’âme sœur à l’amant, en passant par le professeur et le thérapeute, et pourtant ces promesses sont brisées chaque jour. Dans des partenariats aussi heureux, pourquoi donc s’égarerions-nous ? Renée veut que vous sachiez qu’elle est plutôt équilibrée, mature, attentionnée et profondément investie dans sa relation conjugale. Pourtant, un jour, elle a franchi une ligne qu’elle n’aurait jamais imaginé franchir et elle est tellement sûre, qu’il y a des gens tout autour d’elle qui abritent des histoires similaires à raconter.

Renee s’est assise avec la rédactrice en chef de 50BOLD, Ruth Manuel-Logan, parce qu’elle veut faire savoir que ses infidélités n’enlèvent rien au fait qu’elle est un être humain décent qui se trouve encore aimer beaucoup son mari. Même si Renée a essayé de décortiquer les couches de choses qui ont pu la pousser à des activités extraconjugales, les siennes ne sont pas le symptôme d’une relation qui a mal tourné.

« Quand j’ai rencontré mon mari, je ne pouvais pas détacher mes yeux de lui. Grand, maigre, brun, il avait le don de la parole. Il était charmant et intelligent, une combinaison mortelle qui pouvait attirer n’importe quelle femme, mais il m’a choisie. La passion est montée rapidement, nous nous sommes mariés en quatre mois, et je n’aurais pas pu être plus heureuse. Après la naissance des enfants, l’ivresse que nous ressentions l’un pour l’autre s’est transformée en une sorte de complicité stable. Je ne peux pas pointer une seule chose qui m’ait fourni une raison de tromper mon mari.

Beaucoup dans ma situation blâment un manque d’intimité mais cela n’a jamais été un problème dans mon mariage, même à ce jour ! Mon récit adultère commence avec l’introduction des salons de discussion AOL d’antan. J’avais le meilleur des deux mondes : la stabilité du mariage et l’excitation des rencontres. Je peux honnêtement dire que mes liaisons vivaient dans l’ombre de mon mariage. Souvent, je rencontrais mes partenaires de chat, qui étaient pour la plupart des hommes blancs mariés (j’ai toujours eu un faible pour eux, ne jugez pas) et j’avais des rendez-vous luxueux. Mais jamais je n’ai éprouvé d’authentiques sentiments d’amour pour les hommes que je rencontrais. Je suppose que j’ai choisi à dessein des hommes qui ne pourraient jamais être des partenaires de vie pour moi.

Après la venue des enfants, l’ivresse que nous ressentions autrefois l’un pour l’autre s’était transformée en une sorte de complicité installée.

Mes cyberdalliances ont continué et je me suis même étonnée de l’habileté avec laquelle je parvenais à séparer mes affaires de mes réalités. Je suis bientôt tombé sur le célèbre site Ashley Madison, vous savez, le terrain de jeu des mariés en quête de rencontres clandestines. Il y a près de 50 millions d’abonnés à Ashley Madison, et j’en faisais partie. J’ai rencontré mon lot d’hommes sur ce site. Je parie que vous pensez que je suis accro au sexe, que j’ai un complexe d’infériorité, que j’ai des défauts moraux, que je suis mentalement instable et que je manque totalement d’assurance. Vous avez tort sur toutes les hypothèses !

Ne pensez pas une minute que je ne suis pas mortifié par mon comportement. La trahison intime fait mal. C’est très douloureux. Si mon mari tombait sur quelque chose qui révèle une liaison, il serait totalement dévasté. Mon mari est un homme solide qui, soit dit en passant, ne tricherait jamais ; JAMAIS, ce n’est PAS dans sa nature. Pourtant, je suis là à briser les engagements que je chéris tant par mon comportement imprudent, mais je ne veux pas mettre un frein à ma duplicité. Je me dis constamment à quel point j’ai tort, j’ai même essayé des coupures auto-imposées mais elles n’ont pas abouti et n’ont conduit qu’à de nouvelles connexions encore plus excitantes.

La passion a une durée de vie.

Maintenant que je suis plus âgée, je me suis calmée pour ainsi dire. Je n’ai affaire qu’à un seul autre homme qui est noir d’ailleurs et une constante dans ma vie depuis quelques années. Je crois que je réalise lentement que la passion a une durée de vie limitée. L’amour est compliqué, désordonné, mais l’infidélité aussi. Pourquoi suis-je une infidèle ? Des sensations fortes ? Un jeu que j’aime maîtriser ? Des problèmes d’enfance profondément enracinés qui n’ont pas été réglés du tout ? L’épanouissement ? Impossible de répondre à cette question parce que je ne sais tout simplement pas.

Dans cette société de doubles standards sexuels forts, je sais que je serai jugée sévèrement par vos lecteurs, il suffit de penser aux pénalités historiques torturantes associées à l’infidélité féminine ! Eh bien, ces normes éthiques que la société impose aux femmes ne sont pas près de disparaître. Je fais face au présent et tout ce que je sais, c’est qu’à mesure que mon tourment augmente, je me demande si je dois ENFIN révéler mes infidélités à mon mari. Pourtant, je pense à la douleur d’une telle révélation et à la façon dont elle détruirait mon mariage et, ironiquement, c’est quelque chose que je ne pourrais jamais, jamais, prendre le risque de perdre. »

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