Le gouvernement a imposé une interdiction de l’élevage du poisson-chat africain, une espèce invasive qui prolifère dans les plans d’eau de l’État, constituant une menace pour les espèces aquatiques indigènes.
Les experts estiment toutefois que l’interdiction n’aurait que peu d’effet à moins que les stocks existants ne soient détruits par un abattage sélectif.
L’ordonnance interdisant l’élevage de poissons-chats était basée sur une recommandation du directeur de la pêche. Une étude menée par le gouvernement avait révélé que cette pratique, répandue dans le district de Palakkad, constituait une menace pour plusieurs variétés locales de poissons et polluait les plans d’eau. Les députés du district avaient à plusieurs reprises soulevé la demande d’interdire cette espèce à la lumière de l’impact environnemental.
Réservoirs touchés
Connu localement sous le nom de Mushi africain, le poisson-chat africain (Clarias gariepinus) est une espèce carnivore introduite en Inde sans autorisation officielle. Une enquête menée par l’Université du Kerala et le Département de l’environnement et du changement climatique l’année dernière a révélé que la plupart des réservoirs du Kerala regorgeaient de poissons-chats africains. On a constaté que l’espèce se développait bien dans les barrages de Kundala, Mattupetti, Anayirankal, Munnar head works, Shengulam, Ponmudi, Kallarkutty et Lower Periyar et dans tous les affluents de la rivière Periyar.
Natif d’Afrique et du Moyen-Orient où il habite les lacs d’eau douce, les rivières, les marécages et les systèmes d’égouts urbains, le poisson-chat africain a été introduit dans le monde entier au début des années 1980 pour l’aquaculture. Ce prédateur vorace se nourrit de matières animales vivantes et mortes, notamment de poissons et d’invertébrés, et est connu pour s’attaquer à de petits oiseaux. Sa capacité à survivre dans la boue peu profonde pendant de longues périodes, sa grande tolérance aux eaux peu oxygénées et sa reproduction rapide lui donnent un avantage sur les autres espèces indigènes.
A. Biju Kumar, du département de biologie aquatique de l’Université du Kerala, a déclaré qu’il était impératif pour le gouvernement de sortir un plan d’action pour l’abattage sélectif de l’espèce envahissante, compte tenu de sa domination dans les plans d’eau à travers l’État.