Lémurien souris

Jan 1, 2022

La taxonomie du genre Microcebus est extrêmement fluide, avec dix nouvelles espèces décrites depuis 2000 (Rylands 2007). Groves (2005) énumère 8 espèces dans le genre, cependant depuis sa publication, sept nouvelles espèces ont été décrites et sont toutes ici incluses comme espèces à part entière (Kappeler et al. 2005 ; Andriantompohavana et al. 2006 ; Louis et al. 2006 ; Olivieri et al. 2007). Cependant, M. lokobensis n’est pas considéré comme une espèce en raison de sa synonymie potentielle avec M. mamiratra (Olivieri et al. 2007). Certains chercheurs hésitent à accepter toutes les nouvelles formes de lémuriens souris et pensent que le nombre de nouvelles espèces est peut-être exagéré (Tattersall 2007 ; Sylvia Atsalis comm. pers.). Cela restera probablement le cas jusqu’à ce que la situation soit clarifiée par de nouvelles recherches (Tattersall 2007). En général, les espèces les mieux étudiées à ce jour sont M. murinus, M. rufus et M. ravelobensis et on en sait moins ou peu sur les autres espèces.

MORPHOLOGIE

Microcebus

Les lémurs souris ont une longueur combinée de la tête, du corps et de la queue de moins de 27 cm (10,6 in), ce qui en fait les plus diminués des primates (Mittermeier et al. 2006 ; Ankel-Simons 2007). Parmi les lémuriens souris, le superlatif revient à M. berthae, qui est le plus petit primate du monde (Dammhahn & Kappeler 2005). Les lémuriens souris peuvent être divisés en deux groupes selon la coloration générale de leur fourrure. M. murinus et M. griseorufus sont généralement grisâtres, tandis que M. rufus, M. ravelobensis, M. myoxinus, M. berthae, M. sambiranensis, M. tavaratra, M. lehilahytsara, M mittermeieri, M. jollyae, et M. simmonsi sont globalement rougeâtres (Olivieri et al. 2007). Cependant, il est difficile de distinguer certaines espèces par simple observation, et ces espèces sont discriminées les unes des autres sur la base de différences génétiques et/ou de mesures corporelles (Olivieri et al. 2007). Il existe une certaine variation intra-spécifique de la coloration chez certaines espèces, ce qui complique encore la situation, et dans certains cas, des spécimens très différents en termes de coloration se sont avérés être la même espèce lorsqu’ils ont été étudiés par d’autres moyens (Heckman et al. 2006 ; Olivieri et al. 2007).

Tous les lémuriens souris ont une bande blanche entre les yeux (Olivieri et al. 2007). M. lehilahytsara est marron vif, avec un ventrum blanchâtre et un dos, une tête et une queue orangés (Kappeler et al. 2005). M. rufus a un dos brun grisâtre avec une bande noire, des bras rougeâtres, un ventrum blanc grisâtre et une tête brun rougeâtre. M. mittermeieri est de couleur rouge-brun ou rouille sur la tête et le dos avec un peu d’orange sur les membres et un ventrum blanc-brun. M. jollyae est rouge-brun sur le dos et la tête et a un ventrum gris. M. simmonsi a une fourrure brun rougeâtre ou orange foncé sur le dos, les bras et la tête et a un ventrum blanc grisâtre (Louis et al. 2006). La couleur de la tête de M. bongolavensis et M. danfossi varie selon l’individu mais le dos est marron orangé, et le ventrum est blanc crème (Olivieri et al. 2007). M. mamiratra a un dos et une queue brun rougeâtre clair, avec un ventrum de couleur blanche ou crème (Andriantompohavana et al. 2006). M. tavaratra a une tête rougeâtre, un dos brunâtre foncé, et un ventrum beige blanchâtre. M. sambiranensis a un dos rougeâtre avec une bande vaguement définie et un ventrum beige blanchâtre (Rasoloarison et al. 2000). M. ravelobensis a un dos brun doré ou rouge tacheté, avec un ventrum jaune à blanc et une queue brune (Zimmermann et al. 1998 ; Rasoloarison et al. 2000). M. murinus a un dos brun grisâtre à gris brunâtre, un ventrum beige ou gris, et une bande sur le dos. M. myoxinus a un dos rouge-brun avec une bande dorsale et des marques rouge-brun sur la tête. M. berthae est rougeâtre, avec une ligne dorsale et une tête qui est plus brillante que le reste de sa coloration. M. griseorufus a un dos gris avec une bande brun-cannelle, des marques rougeâtres sur la tête et un ventrum blanc (Rasoloarison et al. 2000).

Les moyennes enregistrées de la longueur de la tête et du corps sont de 9,0-9,1 cm (3,5-3,6 in) (M. lehilahytsara), 12,7 cm (5,0 in) (M. ravelobensis), 12.6 cm (5.0 in) (M. tavaratra), 12.3 cm (4.8 in) (M. griseorufus), 9.2 cm (3.6 in) (M. berthae), 11.7 cm (4.6 in) (M. sambiranensis), 12.4 cm (4.8 in) (M. myoxinus), 12.9 cm (5.1) (M. murinus) (Rasoloarison et al. 2000 ; Kappeler et al. 2005 ; Andriantompohavana et al. 2006). La longueur moyenne du corps de M. rufus et M. mamiratra est de 8,6 cm (3,4 in) et 9,4 cm (3,7 in) respectivement (Andriantompohavana et al. 2006). Les longueurs corporelles enregistrées des individus uniques sont de 9,8 cm (3,9 in) (M. simmonsi), 8,2 cm (3,2 in) (M. mittermeieri) et 5,3 cm (2,1 in) (M. jollyae) (Louis et al. 2006).

La masse corporelle des lémuriens souris varie selon les saisons, mais les moyennes de poids corporel publiées vont de 39,6-48 g (1,4-1,7 oz) (M. lehilahytsara), 51,8-71,7 g (1,8-2,5 oz) (M. ravelobensis), 51,7-61,1 g (1,8-2,2 oz) (M. tavaratra), 43,7 g (1.5 oz) (M. rufus), 44.1 g (1.6 oz) (M. mittermeieri), 43.7-62.6 g (1.5-2.2 oz) (M. griseorufus), 60.8 g (2.1 oz) (M. mamiratra), 30.6 g (1.1 oz) (M. berthae), 61.3 g (2.2 oz) (M. jollyae), 40.4-44.1 g (1.4-1.6) (M. sambiranensis), 45.2-49.0 g (1.6-1.7 oz) (M. myoxinus), 53.2-65.5 g (1.9-2.3 oz) (M. murinus) (Rasoloarison et al. 2000 ; Kappeler et al. 2005 ; Andriantompohavana et al. 2006 ; Olivieri et al. 2007 ; Atsalis 2008). Un seul individu mâle adulte de M. simmonsi pesait 77,8 g (2,7 oz) (Louis et al. 2006).

M. myoxinus n’est pas sexuellement dimorphe en taille de corps mais montre un échange saisonnier de dimorphisme entre les mâles et les femelles, avec les mâles constamment plus lourds que les femelles pendant la saison de reproduction avec l’opposé vrai le reste de l’année (Schwab 2000). Un changement saisonnier similaire du dimorphisme sexuel de la masse est observé chez M. murinus (Eberle & Kappeler 2002). La masse corporelle varie également de manière saisonnière chez M. murinus (Fietz 1999). M. rufus ne montre pas de différences significatives dans la masse corporelle entre les sexes (Sylvia Atsalis pers. comm. ; Atsalis 2008).

Ni M. berthae ni M. murinus ne montrent de dimorphisme sexuel de la taille du corps (Fietz 1999 ; Dammhahn & Kappeler 2005). M. myoxinus n’est pas sexuellement dimorphe en taille de corps mais montre un échange saisonnier de dimorphisme entre les mâles et les femelles, avec les mâles constamment plus lourds que pendant la saison de reproduction avec l’opposé vrai le reste de l’année (Schwab 2000). Un changement saisonnier similaire dans le dimorphisme sexuel de la masse est observé chez M. murinus (Dberle & Kappeler 2002).

Tous les lémuriens souris se déplacent généralement de manière quadrupède ; y compris la course, mais aussi le saut sur de courtes distances, et certains mouvements au sol (Martin 1973). Cependant, le mode de déplacement habituel est quadrupède sur les branches (Schmidt 2005). Certaines différences locomotrices entre les espèces de lémuriens ont été découvertes. M. ravelobensis, par exemple, se déplace dans son environnement en sautant alors que M. murinus est principalement quadrupède ; les différences sont probablement dues à une morphologie corporelle différente, ainsi qu’à différentes strates forestières préférées (Zimmermann et al. 1998).

En captivité, les lémuriens souris ont vécu plus de 18 ans (Weigl 2005).

L’AIRE DE RÉPARTITION

CARTES ACTUELLES DE L’AIRE DE RÉPARTITION (LISTE ROUGE DE L’UICN) :
Microcebus berthae | Microcebus bongolavensis | Microcebus danfossi | Microcebus griseorufus | Microcebus jollyae | Microcebus lehilahytsara | Microcebus mamiratra | Microcebus mittermeieri. | Microcebus murinus | Microcebus myoxinus | Microcebus ravelobensis | Microcebus rufus | Microcebus sambiranensis | Microcebus simmonsi | Microcebus tavaratra

Les lémuriens souris, comme tous les autres lémuriens, sont limités à l’île-nation de Madagascar, au large des côtes orientales de l’Afrique. Entre les formes rousses et les formes grisâtres, les espèces rousses (M. rufus, M. ravelobensis, M. myoxinus, M. berthae, M. sambiranensis, M. tavaratra, M. lehilahytsara, M. mittermeieri, M. jollyae, et M. simmonsi) tendent vers de petites distributions spatiales tandis que les formes grisâtres (M. murinus et M. griseorufus) ont de plus grandes distributions (Olivieri et al. 2007). Cependant, les distributions des espèces nécessitent des investigations supplémentaires et sont incomplètement connues (Kappeler & Rasoloarison 2003).

M. bongolavensis se trouve entre la rivière Sofia au nord et la rivière Mahajamba au sud dans la partie nord-ouest de Madagascar. La distribution de cette espèce est délimitée par le plateau central malgache à l’est et par le canal du Mozambique à l’ouest. M. danfossi se trouve juste au nord de M. bongolavensis, délimité par la rivière Sofia au sud et la rivière Maevarano au nord. Les limites est et ouest sont les mêmes que pour M. bongolavensis (Olivieri et al. 2007). M. rufus est signalé dans le parc national de Ranomafana et les parcs nationaux de Mantadia, respectivement dans le sud-est et l’est de Madagascar. M. mittermeieri n’a été trouvé que dans la Réserve Spéciale d’Anjanaharibe-Sud au nord de Madagascar, alors que M. jollyae n’a été trouvé que dans les localités de Mananjary et Kianjavato à l’est de Madagascar. M. simmonsi n’a été trouvé que dans la Réserve Spéciale de Betampona et dans le Parc National de Zahamena au nord-est de Madagascar (Louis et al. 2006). M. mamiratra n’est connu que de l’île de Nosy Be, au large de la côte nord-ouest de Madagascar (Andriantompohavana et al. 2006). M. ravelobensis ne se trouve que dans la réserve naturelle d’Ankarafantiska au nord-ouest de Madagascar (Zimmermann et al. 1998). M. tavaratra est seulement connu de la Réserve Spéciale d’Ankarana dans l’extrême nord de Madagascar (Rasoloarison et al. 2000). M. sambiranensis est seulement connu de la Réserve Spéciale de Manongarivo dans le nord de Madagascar (Rasoloarison et al. 2000). Bien qu’elle ne soit pas bien définie, la distribution de M. murinus est large, s’étendant grossièrement dans l’ouest de Madagascar du Parc National d’Ankarafantsika au sud de la rivière Onilahy, avec une autre poche d’habitation à l’extrémité sud-est de l’île dans la zone de conservation de Mandena (Mittermeier et al. 2006). M. myoxinus se trouve entre la rivière Tsiribihina et la péninsule de Soalala dans le nord-ouest de Madagascar. M. berthae se trouve autour de la forêt Kirindy/CFPF et peut-être plus au nord dans l’ouest de Madagascar. M. griseorufus habite la zone autour de Toliara dans le sud-ouest de Madagascar au nord de Lamboharana et peut s’étendre plus loin au sud et au sud-est (Rasoloarison et al. 2000). M. lehilahytsara n’a été trouvé qu’à Andasibe et au parc national de Mantadia dans l’est de Madagascar (Kappeler et al. 2005). Enfin, M. simmonsi n’a été trouvé que dans la réserve spéciale de Betampona et dans le parc national de Zahamena à l’est de Madagascar (Louis et al. 2006).

HABITAT

En général, tous les types d’habitats forestiers de Madagascar sont appelés à être habités par les lémuriens souris, y compris les forêts modifiées par les humains (Kappeler & Rasoloarison 2003 ; Radespiel 2006). Les types de forêts dans lesquelles on trouve différentes espèces de lémuriens souris comprennent les forêts littorales sempervirentes, les forêts sèches à feuilles caduques, les forêts de transition, les galeries, les forêts arides épineuses, les broussailles épineuses subarides, les broussailles épaisses, les forêts épineuses, les mangroves, les forêts subhumides, les forêts partiellement sempervirentes, les forêts tropicales humides de plaine, de plaine et de montagne, et les forêts en mosaïque. Elles ont également été trouvées dans de vieilles plantations d’eucalyptus avec du sous-bois (compilation de la littérature par Radespiel 2006). Certaines espèces se trouvent dans plusieurs types d’habitats, tandis que d’autres ne se trouvent que dans un seul type, bien que les données sur l’utilisation restreinte de l’habitat puissent parfois être le résultat d’un manque de recherche (Radespiel 2006 ; pour l’utilisation de l’habitat par espèce, voir Radespiel 2006:214). On peut trouver des lémuriens souris du niveau de la mer jusqu’à près de 2000 m (revue par Radespiel 2006).

Microcebus

Sur un site d’étude à long terme de M. rufus au parc national de Ranomafana dans le sud-est de Madagascar, les précipitations annuelles moyennes étaient de 448,5 cm (176,6 in) avec des minima mensuels moyens de 13,1°C (55,6°F) et des maxima mensuels moyens de 22,5°C (72,5°F) (Atsalis 2008). Cependant, une variation mensuelle des précipitations a été observée sur ce site, avec une saison humide (décembre-mars) pendant laquelle il tombe plus de pluie que pendant la saison sèche (avril-novembre). Sur un autre site d’étude des sympatriques M. ravelobensis et M. murinus au nord-ouest de Madagascar dans la réserve forestière d’Ampijoroa, les températures mensuelles moyennes allaient de 16°C (60.8 °F) (juin-juillet) à 37°C (98.6 °F) (octobre-novembre) avec une température moyenne annuelle globale de 27°C (80.6 °F) (Rendigs et al. 2003).

ECOLOGIE

Le choix alimentaire omnivore est caractéristique de toutes les espèces de lémuriens souris et généralement, les régimes alimentaires sont diversifiés et changent en fonction de la saison (Radespiel 2006 ; Atsalis 2008). Par exemple, les aliments consommés par M. murinus comprennent des sécrétions d’insectes, des arthropodes, des petits vertébrés, de la gomme, des fruits, des fleurs, du nectar, mais aussi des feuilles et des bourgeons (littérature compilée par Radespiel 2006 ; Radespiel et al. 2006 ; Lahann 2007). Les gommes, mais aussi les sécrétions sucrées des insectes, sont extrêmement importantes dans le régime alimentaire des lémuriens souris, en particulier dans celui des lémuriens souris vivant dans les forêts sèches (Atsalis 2008). Les régimes alimentaires de M. rufus et M. ravelobensis sont tous deux similaires au régime alimentaire de M. murinus (Gould & Sauther 2007). Sur le seul site d’étude à long terme du régime alimentaire de M. rufus, au parc national de Ranomafana, l’espèce était très frugivore, consommant un minimum estimé de 64 sortes de fruits mais aussi des membres de 9 ordres différents d’insectes (Atsalis 1999 ; 2008). Dans la même étude du régime alimentaire du lémurien (M. rufus) réalisée à ce jour, le fruit du gui (Bakerella) s’est avéré être un aliment de base pour l’espèce, et était un aliment clé utilisé pour traverser les périodes de pénurie de ressources (Atsalis 2008). Sur ce site d’étude, un changement saisonnier dans le régime alimentaire est observé à la fin de la saison des pluies et au début de la saison sèche qui suit, lorsqu’il y a une augmentation significative du nombre de types et de quantités de fruits consommés. Les données sur le régime alimentaire de M. berthae sont limitées, mais les données préliminaires indiquent que l’espèce mange principalement des matières animales et des sécrétions d’insectes (Dammhahn & Kappeler 2006). En outre, lorsque plusieurs espèces de lémuriens souris sont sympatriques, les régimes alimentaires peuvent être considérablement différents entre les espèces (Dammhahn & Kappeler 2006 ; Atsalis 2008).

Tous les lémuriens souris sont strictement nocturnes (Schilling et al. 1999 ; Kappeler & Rasoloarison 2003 ; Atsalis 2008). En général, les niveaux d’activité, le métabolisme, la température corporelle et la masse corporelle des lémuriens souris varient tout au long de l’année et sont peut-être mieux vus à travers la lentille d’un cycle annuel qui est dirigé par les changements dans la longueur du jour (Atsalis 2008). Les fluctuations saisonnières du poids des lémuriens souris sont également liées aux changements de la durée du jour (Perret & Aujard 2001). Deux types de torpeur sont observés chez les lémuriens souris ; quotidienne et saisonnière. La torpeur quotidienne fonctionne dans la gestion de l’énergie, tandis que la torpeur saisonnière fonctionne pour aider les lémuriens souris à survivre aux périodes annuelles de pénurie de ressources. Cependant, tous les lémuriens n’hibernent pas, et en fait, il ne semble pas y avoir de modèle clair. Certains individus d’une même espèce, voire d’une même population, hibernent alors que d’autres ne le font pas, et différentes populations d’une même espèce ou d’espèces différentes, à différents endroits, présentent des schémas de torpeur variables (Schmid 2001 ; revue par Atsalis 2008). Pendant la torpeur et l’hibernation, le taux métabolique ainsi que la température corporelle diminuent, et peuvent réduire le métabolisme du lémurien souris jusqu’à 90% et la température corporelle à presque celle de l’environnement qui l’entoure (Ortmann et al. 1997 ; Schmid 2000 ; 2001).

Sur un site d’étude dans l’ouest de Madagascar, deux types différents de torpeur sont pratiqués par M. murinus ; la torpeur quotidienne d’une moyenne de 9,3 heures ponctuée d’activité, et la torpeur à long terme, qui peut durer des semaines (Schmid 2000). La torpeur à long terme chez M. rufus a duré entre 6 et 24 semaines (Atsalis 2008). Il existe également des changements saisonniers dans le poids corporel, toutes les espèces prenant du poids pendant la saison des pluies et en perdant pendant la saison sèche (résumé par Radespiel 2006). Par exemple, pendant l’hiver austral (mai-juin), M. murinus et M. rufus commencent à s’engraisser, prenant du poids corporel et augmentant le volume de la queue (Petter-Rousseaux 1980 ; Atsalis 2008). Les individus qui entrent en torpeur saisonnière perdent plus de poids que ceux qui ne le font pas (Radespiel 2006). Après une période de torpeur de longue durée, les lémuriens souris auront perdu tout le gain de poids précédent (Atsalis 2008).

Microcebus

Les domaines vitaux chez M. berthae sont en moyenne de 0,049 km² (0,02 mi²) (M) et de 0,025 km² (0,01 mi²) (F) (Dammhahn &Kappeler 2005). Chez M. murinus, les moyennes des domaines vitaux sont de 0,032 km² (0,01 mi²) (M) et 0,018 km² (0,007 mi²) (F) (Pagès-Feuillade 1988). Les domaines vitaux de M. murinus, M. ravelobensis et M. berthae des deux sexes se chevauchent souvent avec ceux de plusieurs autres individus et sont généralement stables (Pagès-Feuillade 1988 ; Fietz 1995 ; Radespiel 2000 ; Eberle & Kappeler 2002 ; 2004 ; Weidt et al. 2004 ; Dammhahn & Kappeler 2005 ; Génin 2008). De plus, les domaines vitaux de M. griseorufus s’étendent pendant la saison des pluies (Génin 2008). Le trajet nocturne de M. berthae est en moyenne de 4470 m (14665.4 ft) (M) et 3190 m (10465.9 ft) (F) (Dammhahn & Kappeler 2005).

Les lémuriens souris vivent souvent en sympatrie avec d’autres primates. Par exemple, au parc national de Ranomafana, dans le sud-est de Madagascar, M. rufus est membre d’une communauté de primates qui comprend également Avahi laniger, Cheirogaleus major, Daubentonia madagascariensis, Eulemur fulvus, Eulemur rubriventer, Hapalemur aureus, Hapalemur griseus, Prolemur simus, Varecia variegata, Lepilemur sp, et Propithecus diadema (Atsalis 1998). Dans un habitat donné, plus d’une espèce de lémurien souris peut vivre en sympatrie, comme c’est le cas pour M. murinus et M. ravelobensis dans le nord-ouest de Madagascar, M. murinus et M. berthae dans l’ouest de Madagascar et M. murinus et M. griseorufus dans le sud de Madagascar et M. murinus et M. myoxinus dans l’ouest de Madagascar comme exemples (Radespiel et al. 2003b ; Schwab & Ganzhorn 2004 ; Mittermeier et al. 2006). Des agressions ont été observées entre des lémuriens souris sympatriques et des lémuriens nains (Atsalis 2008).

M. murinus préfère dormir dans des trous d’arbres alors que les autres espèces de lémuriens souris utilisent des trous d’arbres ainsi qu’une variété d’autres options de sites de sommeil (Schwab 2000 ; Radespiel et al. 2003b ; Radespiel 2006). Lorsqu’il vit en sympatrie, M. murinus préfère les trous d’arbres tandis que M. ravelobensis dort sur les branches, les lianes et les feuilles ; une différence qui est attribuable à la compétition inter-espèces (Radespiel et al. 2003b). M. berthae dort seul dans la végétation épaisse (Schwab 2000). Pendant la saison sèche, plus d’une douzaine d’individus de M. murinus ont été trouvés dans un seul site de sommeil dans un trou d’arbre (Rasoazanabary 2006).

Les prédateurs possibles et potentiels des lémuriens souris comprennent une variété de viverrides nocturnes, de mangoustes et de chiens domestiques, ainsi que plusieurs types différents de rapaces (examinés dans Goodman et al. 1993 ; Atsalis 1998). Les serpents sont également des prédateurs des lémuriens souris et ont été vus attaquant M. murinus (Richard 1978 ; Eberle & Kappeler 2008). Chez les M. murinus sauvages, plusieurs individus ont été observés en train de harceler et même de mordre un boa arboricole malgache (Sanzinia madagascariensis) qui attaquait un mâle adulte, permettant ainsi sa fuite (Eberle & Kappeler 2008). Le hibou moyen-duc de Madagascar et le busard de Madagascar s’attaquent tous deux aux lémuriens souris (Goodman et al. 1991 ; Karpanty & Goodman 1999). La chouette rouge (Tyto soumagnei) est un prédateur du lémurien souris rufus du nord (M. tavaratra) (Cardiff & Goodman 2008). En fait, la prédation peut être assez sévère, avec des estimations à Beza Mahafaly, dans le sud de Madagascar, attribuant une perte de 25% chaque année de toute la population de M. murinus exclusivement à la prédation par les hiboux (Goodman et al. 1993).

Contenu modifié en dernier lieu : 11 février 2009

Écrit par Kurt Gron. Révisé par Sylvia Atsalis.

Citer cette page comme:
Gron KJ. 2009 February 11. Fiches d’information sur les primates : Lémurien souris (Microcebus) Taxonomie, Morphologie, &Écologie . <http://pin.primate.wisc.edu/factsheets/entry/mouse_lemur/taxon&gt ;. Consulté le 16 juillet 2020.

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