La vie et la mort inconnues de Paula Hitler
Bien des choses ont été écrites sur Adolf Hitler, l’un des personnages historiques ayant eu le plus grand impact en Europe et dans le monde. Cependant, beaucoup ignorent la vie que Paula, la sœur du dictateur, a menée. Contrairement à son frère, Paula a passé une grande partie de sa vie dans la pauvreté. Une vie qui, pendant longtemps, n’a pas été exactement vécue comme Paula Hitler, mais sous le nom de Paula Wolf.
Paula Hitler est née le 21 janvier 1896, et était la fille d’une famille allemande de classe moyenne. Elle était la plus jeune fille d’Alois et de Klara Hitler. Lorsque Paula avait 6 ans, son père Alois est décédé d’une hémorragie pleurale, et sa mère Klara a pris en charge la famille.
Après sa mort, Klara a déménagé avec ses deux jeunes enfants dans un modeste appartement à Linz, une petite ville du nord de l’Autriche. Pendant plusieurs années, ils ont survécu grâce à la pension d’Alois. Klara ne travaillait pas afin de consacrer sa vie à ses enfants. Adolf et Paula garderont un souvenir ému d’elle.
Malheureusement, cinq ans seulement après la mort de son mari, Klara décède également. En 1906, elle a remarqué une bosse sur sa poitrine mais l’a ignorée. Le médecin de famille finit par l’examiner et détermine qu’elle a un cancer.
Adolf, étant l’aîné, prend la responsabilité. Klara s’est résignée à son sort, même si sa petite fille ne comprenait pas ce qui se passait. A tout juste 11 ans, elle commença à s’appuyer sur son grand frère, qui avait sept ans de plus qu’elle.
Après la mort de Klara, Adolf s’installa à Vienne et Paula Hitler resta dans le petit appartement familial de Linz. Ils vivaient avec ce qui restait de la pension de leur père, ainsi qu’avec une petite pension du gouvernement. Adolf renonça ensuite à sa pension et donna sa part à sa jeune sœur.
Travail et mariage interdit
Au début des années 1920, Paula Hitler avait déménagé à Vienne. Alors que son frère avait poursuivi ses grands rêves de peintre et de leader politique, Paula avait choisi une vie plus paisible et plus simple.
Elle a travaillé pendant un temps comme femme de ménage pour plusieurs familles riches et ironiquement pour un dortoir juif. Après avoir laissé le nettoyage derrière elle, Paula a gagné sa vie en faisant du travail de secrétaire jusqu’à ce que, pendant la guerre, elle travaille dans un hôpital militaire.
On sait peu de choses sur les tendances politiques de Paula Hitler. Pendant son travail dans le dortoir juif, ses résidents n’ont jamais signalé de préjugés à leur égard. Cela est encore étayé par le fait qu’elle n’a rejoint aucun mouvement de soutien à son frère et au parti nazi
Cependant, les enquêteurs ont découvert que pendant la Seconde Guerre mondiale, elle était fiancée au docteur Erwin Jekelius, un officier du Troisième Reich et l’un des principaux sacrifices des nazis, responsable de l’assassinat d’au moins 4 000 personnes dans les chambres à gaz.
Mais le mariage est interdit par Adolf, qui fait arrêter Jekelius et l’envoie sur le front de l’Est, où il meurt dans un camp de prisonniers.
« Pour moi, découvrir que Paula allait épouser Jekelius a été l’une des révélations les plus surprenantes de ma carrière », commente l’historien Timothy Ryback. « Elle a tout gobé : hameçon, ligne et fil à plomb. »
Malgré sa connaissance des allures d’Hitler, il y avait une étrange dichotomie dans la tête de Paula Hitler. Bien qu’elle ne soutenait pas les actions politiques et sociales de son frère, elle adorait son grand frère. Elle regrettait souvent de déménager et exprimait sa grande joie lors des rencontres peu fréquentes.
Lors d’un interrogatoire par l’armée américaine, Paula a affirmé que son frère n’avait pas ordonné l’extermination de millions de personnes. Elle ne le croyait pas, cela ne correspondait tout simplement pas au frère qu’elle connaissait.
Il a été découvert plus tard qu’Adolf assumait tellement le rôle du père protecteur qu’il a un jour frappé Paula. Paula a pris cela comme une correction dans son éducation.
En fait, il semblait qu’Adolf avait de « l’affection » pour sa jeune sœur. Après qu’elle ait perdu son emploi, il l’a soutenue financièrement tout au long de la guerre et jusqu’à son suicide en 1945.
La vie après Hitler et la mort
Après la guerre, Paula Hitler a été arrêtée par des agents du renseignement américain et détenue pour être interrogée. Pendant l’interrogatoire, elle a expliqué qu’elle aimait son frère et qu’il avait continué à la soutenir financièrement pendant toute la guerre. Malgré cela, Paula a déclaré qu’elle ne pouvait voir Adolf que deux fois par an et qu’elle n’avait autrement que peu ou pas de contacts avec le dictateur
Elle a finalement été libérée et est retournée à Vienne, où elle a vécu pendant un certain temps sur ses économies. Lorsque l’argent de son frère s’est épuisé, elle a pris un emploi dans un magasin d’artisanat local. En 1952, elle a déménagé dans les montagnes à l’extérieur de Salzbourg et a changé son nom en Paula Wolff.
Wolff n’avait aucun lien évident avec la famille Hitler. Bien qu’il ait été découvert plus tard qu’il s’agissait du surnom que Paula utilisait pour désigner son frère lorsqu’elle était enfant et qu’Adolf l’utilisait également comme nom de code à l’époque où il était Führer.
À son insu, Paula Hitler était étroitement surveillée par les anciens membres SS survivants. La majeure partie de sa vie, Paula a vécu recluse, seule et à l’écart des rencontres sociales, confrontée au fait que son frère s’était transformé en monstre.
En tout cas, sa vie après la guerre a été calme et réservée. En 1959, elle accepte la seule interview qu’elle fera jamais. Peter Morley, un journaliste britannique qui a contacté Paula a montré son intérêt pour la vie d’Adolf Hitler. L’interview originale allemande a été perdue, mais la version anglaise est restée. C’était sa première et dernière interview télévisée.
En 1960, à l’âge de 64 ans, Paula Hitler meurt, et avec elle, la lignée hitlérienne prend fin. Malgré les fils et les filles des demi-frères et des demi-sœurs d’Adolf, Paula était la dernière descendante directe de la lignée hitlérienne. Sa mort marqua la fin d’une vie paisible torturée par la réputation de son frère.
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