Palais du Louvre

Jan 24, 2022

EtymologieEdit

L’origine du nom Louvre n’est pas claire. L’historien français Henri Sauval, écrivant probablement dans les années 1660, a déclaré qu’il avait vu « dans un vieux glossaire latin-saxon, Leouar se traduit château » et a donc pris Leouar pour l’origine de Louvre. Selon Keith Briggs, la théorie de Sauval est souvent reprise, même dans des livres récents, mais ce glossaire n’a jamais été revu, et l’idée de Sauval est obsolète. Briggs suggère que la proposition de H. J. Wolf en 1969, selon laquelle Louvre dérive plutôt du latin Rubras, qui signifie « terre rouge », est plus plausible. David Hanser, quant à lui, rapporte que le mot pourrait venir du français louveterie, un « endroit où les chiens étaient entraînés à chasser les loups ».

Période médiévale (12e-15e siècles)Edit

Article principal : Château du Louvre

ForteresseEdit

Des vestiges des fondations médiévales sont encore visibles au rez-de-chaussée inférieur de l’aile Sully

En 1190, le roi Philippe II Auguste, qui s’apprête à partir pour la troisième croisade, ordonne la construction d’une enceinte défensive tout autour de Paris. Pour protéger la ville contre d’éventuels envahisseurs venus du nord-ouest, il décide de construire une forteresse particulièrement solide (le Louvre originel) juste à l’extérieur de l’un des points les plus vulnérables du mur, la jonction avec la Seine sur la rive droite. Achevée en 1202, la nouvelle forteresse était située dans ce qui est aujourd’hui le quadrant sud-ouest de la Cour Carrée. (Les découvertes archéologiques de la forteresse d’origine font partie de l’exposition sur le Louvre médiéval dans l’aile Sully du musée.)

Le Louvre d’origine était de plan presque carré (soixante-dix-huit mètres sur soixante-douze) et entouré d’une courtine crénelée et à mâchicoulis de 2,6 mètres d’épaisseur. L’ensemble de la structure était entouré d’un fossé rempli d’eau. Attachées à l’extérieur des murs, il y avait dix tours défensives rondes : une à chaque coin et au centre des murs nord et ouest, et deux paires flanquant les portes étroites des murs sud et est.

Dans la cour, légèrement décalé vers le nord-est, il y avait un donjon cylindrique (le Donjon ou Grosse Tour), qui avait trente mètres de haut et quinze mètres de diamètre avec des murs de 4 mètres d’épaisseur. Le donjon était entouré de douves profondes et sèches avec des contrescarpes en pierre pour empêcher l’escalade de ses murs avec des échelles. Les chambres voûtées du donjon ainsi que deux ailes construites contre l’intérieur des courtines des côtés ouest et sud constituaient les logements de la forteresse. Le château était une forteresse, mais pas encore une résidence royale ; la résidence parisienne du monarque était alors le Palais de la Cité.

Les plans circulaires des tours et du donjon évitaient les angles morts créés par les conceptions carrées ou rectangulaires qui permettaient aux attaquants de s’approcher hors de portée de tir. Les donjons cylindriques étaient typiques des châteaux français de l’époque, mais peu avaient la taille de celui du Louvre. Il devint un symbole du pouvoir de la monarchie et fut mentionné dans le serment d’allégeance au roi, même jusqu’à la fin de l’ancien régime, bien après la démolition de la Grosse Tour en 1528.

Le Louvre fut rénové fréquemment tout au long du Moyen Âge. Sous Louis IX, au milieu du XIIIe siècle, le Louvre devient le siège du trésor royal. Sous la dynastie des Valois, il abrite une prison et des salles d’audience.

Résidence royaleEdit

Le Louvre de Charles V dans les Très Riches Heures du duc de Berry

Plan du… Louvre médiéval et mur de Philippe Auguste avec les ajouts au Louvre effectués sous le règne de Charles V

La croissance de la ville et l’avènement de la guerre de Cent Ans conduisent Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, à construire un rempart de terre en dehors de la muraille de Philippe (1356-1358). La nouvelle muraille fut poursuivie et renforcée sous Charles V. Des vestiges de la muraille de Charles V sont visibles dans l’actuelle galerie du Carrousel du Louvre. De son point le plus à l’ouest à la Tour du Bois, la nouvelle muraille s’étendait vers l’est le long de la rive nord de la Seine jusqu’à l’ancienne muraille, enfermant le Louvre et réduisant considérablement sa valeur militaire.

Après une humiliation subie par Charles au Palais de la Cité, il résolut de l’abandonner et de faire du Louvre une résidence royale. La transformation de la forteresse en palais a lieu de 1360 à 1380. La courtine est percée de fenêtres, de nouvelles ailes sont ajoutées à la cour et des cheminées, des tourelles et des pinacles élaborés sont ajoutés au sommet. Surnommé le joli Louvre, le palais de plaisance de Charles V est visible sur l’illustration Le mois d’octobre des Très Riches Heures du duc du Berry.

Période de la Renaissance (XVIe siècle)

En 1528, à son retour de sa captivité en Espagne, François Ier ordonne la démolition du donjon. Au palais de Fontainebleau, François acquiert ce qui deviendra le noyau du fonds du Louvre ; parmi ses acquisitions figure la Joconde de Léonard de Vinci. En 1546, il charge l’architecte Pierre Lescot et le sculpteur Jean Goujon de moderniser le Louvre pour en faire un palais de style Renaissance. Lescot avait déjà travaillé sur les châteaux de la Loire et fut adopté comme architecte du projet. La mort de François Ier en 1547 interrompt les travaux, mais ils sont poursuivis sous Henri II, à partir de 1549.

Lescot démolit l’aile ouest de l’ancien Louvre et la reconstruit (aujourd’hui connue sous le nom d’aile Lescot), ajoute un plafond à la chambre d’Henri II dans le Pavillon du Roi qui s’écarte du style traditionnel à poutres, et installe la salle des Caryatides, qui présente des cariatides sculptées d’après des œuvres grecques et romaines. L’historien de l’art Anthony Blunt se réfère au travail de Lescot « comme une forme de classicisme français, ayant ses propres principes et sa propre harmonie ».

Durant les règnes de François II et Charles IX (vers 1559-1567), Lescot démolit l’aile sud de l’ancien Louvre et la remplace par une duplication de l’aile Lescot. L’intention était vraisemblablement de créer un château à quatre côtés de la même taille que l’ancien Louvre et similaire au château d’Écouen, avec une troisième aile identique au nord et une aile d’entrée plus basse à l’est.

Lescot a également conçu la Petite Galerie, qui allait de l’angle sud-ouest du Louvre à la Seine. De Pierceville écrit au cardinal de Lorraine en mars 1558 que les nouvelles salles doivent être meublées pour Pâques avec de la tapisserie. Cependant, tous les travaux s’arrêtèrent à la fin des années 1560 à cause des guerres de religion.

En attendant, à partir de 1564, Catherine de Médicis dirigea la construction d’un château à l’ouest, à l’extérieur du mur de Charles V. Il devint connu sous le nom de Palais des Tuileries car il fut construit sur le site d’une ancienne tuilerie (tuileries). Son architecte Philibert de l’Orme a commencé le projet, et a été remplacé après sa mort en 1570 par Jean Bullant.

  • Façade de la cour de l’aile Lescot, gravée par Jacques Androuet du Cerceau, 1576

  • Pavillon du Roi, façade sud, du Cerceau, 1576

  • Plan du rez-de-chaussée du Louvre Renaissance avec l’aile Lescot en haut et l’aile sud à gauche

  • Façade ouest de l’aile Lescot vers. 1560, dessin d’élévation de l’architecte Henri Legrand (1868) d’après des documents historiques

  • Façade sud avec le Pavillon du Roi à gauche et la tour sud-est du vieux Louvre à droite (gravée par Israël Silvestre, vers. 1650)

  • Vue de la Petite Galerie avec l’aile sud à droite (gravée par Silvestre avant 1654)

Les Bourbons prennent le contrôle de la France en 1589. Durant son règne (1589-1610), Henri IV entreprend son « Grand Dessein » pour supprimer les vestiges de la forteresse médiévale, augmenter la superficie de la Cour Carrée et créer un lien entre le Palais des Tuileries et le Louvre. Le lien a été complété par la Grande Galerie par les architectes Jacques II Androuet du Cerceau et Louis Métezeau.

Plus d’un quart de mile de long et cent pieds de large, cette énorme addition a été construite le long de la rive de la Seine ; au moment de son achèvement, c’était le plus long bâtiment de ce type dans le monde. Henri IV, promoteur des arts, a invité des centaines d’artistes et d’artisans à vivre et à travailler dans les étages inférieurs du bâtiment. (Cette tradition s’est poursuivie pendant encore 200 ans jusqu’à ce que Napoléon III y mette fin.)

  • Le palais des Tuileries relié par la Grande Galerie au Louvre Renaissance sur le plan de Paris de Mérian de 1615

  • Façade sud du Louvre Renaissance, peint par Zeeman vers 1650. L’extrémité orientale de la Grande Galerie est à gauche et le Petit-Bourbon, à droite.

XVIIe-XVIIIe sièclesModifié

Au début du XVIIe siècle, Louis XIII entreprend le doublement de la longueur de l’aile Lescot au nord. Son architecte, Jacques Lemercier, a conçu et achevé l’aile vers 1642. Son pavillon central est ensuite devenu le Pavillon de l’Horloge, après l’ajout d’une horloge en 1857. Lemercier a également commencé la construction de la première partie de l’aile nord en direction de l’est.

  • Façade ouest du Louvre, vers. 1644, montrant l’extension vers le nord de l’aile Lescot par Jacques Lemercier, avec seulement les murs du rez-de-chaussée du pavillon terminal, le Pavillon de Beauvais, achevés (gravé par Israël Silvestre)

  • Façade de la cour de l’aile de Lemercier à une date ultérieure, montrant le Pavillon de Beauvais achevé et la première partie de l’aile nord se dirigeant vers l’est (gravée par Silvestre)

  • Vue de la Cour Carrée en direction du sud, montrant la démolition de l’aile nord de l’ancien Louvre avec la tour nord-est encore intacte (gravure de Silvestre)

En 1659, Louis XIV instigue une phase de construction sous la direction de l’architecte Louis Le Vau et du peintre Charles Le Brun. Le Vau supervise le remodelage et l’achèvement du palais des Tuileries, et au Louvre, l’achèvement du gros œuvre de l’aile nord, le doublement de la longueur de l’aile sud, la décoration du Pavillon du Roi, la création du Grand Cabinet du Roi (une nouvelle galerie parallèle à la Petite Galerie), et une chapelle. Le Brun a décoré la Galerie d’Apollon. L’architecte paysagiste André Le Nôtre redessine à la française le jardin des Tuileries, qui avait été créé en 1564 par Catherine de Médicis dans le style italien.

Le Cabinet du Roi comprenait sept pièces à l’ouest de la Galerie d’Apollon, à l’étage supérieur de la Petite Galerie remaniée. De nombreux tableaux du roi ont été placés dans ces pièces en 1673, date à laquelle il est devenu une galerie d’art, accessible à certains amateurs d’art comme une sorte de musée. En 1681, après le déménagement de la cour à Versailles, 26 des tableaux y sont transférés, diminuant quelque peu la collection, mais elle est mentionnée dans les guides de Paris à partir de 1684, et est montrée aux ambassadeurs du Siam en 1686.

  • De 1660 à 1663, Louis Le Vau agrandit l’aile sud en dupliquant l’austère pavillon terminal et l’aile de Lescot mais en prévoyant un pavillon central original avec un ordre colossal de colonnes corinthiennes engagées sortant du sol (détail d’une gravure de Jan van Huchtenburg d’après Adam Frans van der Meulen)

  • Le Louvre sur le plan de Paris de Turgot, publié en 1739. Louis XIV n’a jamais fini de poser un toit sur les ailes nord et est, ni sur la moitié sud de l’aile sud ; il sera finalement ajouté un siècle plus tard, sous Napoléon.

Commandé par Louis XIV, un comité d’architectes, le Petit Conseil, comprenant Le Vau, Le Brun et Claude Perrault, a conçu la façade est du Louvre, souvent appelée colonnade du Louvre, son élément le plus distinctif ; elle a été commencée en 1667 et en grande partie achevée en 1674, sous le règne de Louis XIV, mais l’aile située derrière n’a pas été terminée avant le XIXe siècle, avec l’avènement de Napoléon. La conception définitive est attribuée à Perrault, qui a apporté les dernières modifications nécessaires pour tenir compte de la décision de doubler la largeur de l’aile sud.

La façade est est couronnée par une balustrade italienne sans compromis le long de son toit plat distinctement non français, c’était un départ révolutionnaire dans l’architecture française. Cette conception sévère a été préférée à un projet du grand architecte italien Bernini, qui s’était rendu à Paris spécialement pour travailler sur le Louvre. Les colonnes rythmiques jumelées forment une colonnade ombragée avec une entrée centrale en arc de triomphe à fronton, élevée sur une base haute et plutôt défensive, dans un style baroque classique et sobre qui a servi de modèle à de grands édifices en Europe et en Amérique pendant des siècles. Le Metropolitan Museum de New York, par exemple, reflète la conception de la colonnade du Louvre.

Perrault est également responsable du doublement de la largeur de l’aile sud, couvrant la façade sud de Le Vau, et ajoutant une nouvelle façade plus compatible avec la façade est. Il a également conçu la façade côté ville de l’aile nord, et on pense qu’il a été responsable de la conception des façades nord, est et sud de la Cour Carrée.

  • Détail d’une peinture de 1763 de Raguenet montrant l’aile sud avec sa nouvelle façade. Les nouvelles rangées de pièces ajoutées derrière la nouvelle façade devant l’ancienne façade de Le Vau sont restées sans toit, et les étages supérieurs et les toits à forte pente des anciens pavillons n’avaient pas encore été enlevés.

  • Aile orientale du Louvre (construite de 1667 à 1674), l’une des façades classiques les plus influentes jamais construites en Europe, telle qu’elle apparaissait en 2009

Pavillon de Flore de Jacques Androuet II du Cerceau (1595), tel que reconstruit par Hector Lefuel en 1861

XIXe siècleEdit

Le palais des Tuileries est incendié par les Communards lors de la répression de la Commune de Paris en mai 1871.

Le monument Gambetta dans la cour Napoléon vers 1900.

En 1806, commence la construction de l’Arc de triomphe du Carrousel, situé entre les deux ailes occidentales, commandé par l’empereur Napoléon Ier pour commémorer ses victoires militaires, conçu par l’architecte Charles Percier, surmonté d’un quadrige sculpté par François Joseph Bosio, et achevé en 1808.

Au milieu du XIXe siècle, de vieilles maisons empiètent encore sur la place du Carrousel (au milieu du complexe du Louvre) Sous le Second Empire, ces vieilles maisons sont balayées de la place du Carrousel. L’immense complexe du Louvre-Tuileries, dont le plan directeur avait été imaginé trois siècles plus tôt, est enfin achevé par la construction de l’aile Richelieu (aile nord du Louvre le long de la rue de Rivoli) et de l’aile Denon au sud. Ces nouvelles ailes de 1852-1857, réalisées par les architectes Louis Visconti et Hector Lefuel, représentent la version du néo-baroque du Second Empire, riche en détails. Le vaste programme sculptural comprend de multiples frontons et une série de 86 statues d’hommes célèbres, chacune étiquetée. Parmi celles-ci figurent :

  • historien Philippe de Commines, par Eugène-Louis Lequesne
  • naturaliste Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, par Eugène André Oudiné
  • chimiste Antoine Lavoisier, par Jacques-Léonard Maillet
  • historien Jacques-Auguste de Thou, par Louis Auguste Deligand
  • philosophe Jean-Jacques Rousseau, par Jean-Baptiste Farochon
  • marquis de Vauban, par Gustave Crauck

En mai 1871, lors de la répression de la Commune de Paris, le palais des Tuileries est incendié par les communards. Le palais est entièrement détruit, à l’exception du pavillon de Flore. La bibliothèque Richelieu du Louvre fut détruite dans l’incendie, mais le reste du musée fut sauvé grâce aux efforts des pompiers et des conservateurs du musée. L’extrémité ouest de la cour du Louvre est restée ouverte depuis, formant la Cour d’honneur.

Des parties du Pavillon de Flore et du Pavillon de Marsan, à l’extrémité ouest du Palais (respectivement les limbes sud et nord), sont endommagées lors de l’incendie du Palais des Tuileries en 1871, mais sont ensuite restaurées à partir de 1874. L’expansion et l’embellissement du Louvre se poursuivent jusqu’en 1876. Après de nombreux débats, la Troisième République décida de démolir les ruines du palais des Tuileries, ce qui fut fait en 1882. Le pavillon de Flore sert alors de modèle à la rénovation du Marsan pour le musée des Arts décoratifs par l’architecte Gaston Redon en 1905.

En 1888, un monument à Léon Gambetta est érigé au centre de la cour Napoléon, à l’emplacement actuel de la Pyramide, qui est alors comblée par deux jardins, dont l’un contient une statue de Lafayette. Ces places et statues ont été enlevées en 1954 pour dégager la vue du Pavillon de l’Horloge.

Vingtième siècleEdit

Le Grand Louvre et les PyramidesEdit

Article principal : Pyramide du Louvre
La cour Napoléon, avec la pyramide de Ieoh Ming Pei en son centre, au crépuscule

En 1983, le président français François Mitterrand propose le plan du Grand Louvre pour rénover le bâtiment et déplacer le ministère des Finances hors de l’aile Richelieu, permettant des expositions dans tout le bâtiment. L’architecte américain I. M. Pei se voit confier le projet et propose une pyramide de verre moderniste pour la cour centrale. La pyramide et son hall souterrain ont été ouverts au public le 29 mars 1989. La pyramide est controversée depuis son ouverture. La deuxième phase du plan du Grand Louvre, La Pyramide Inversée, a été achevée en 1993.

Dans le cadre du projet du Grand Louvre, le palais du Louvre a été divisé en trois zones géographiques (ou ailes), nommées d’après les pavillons par lesquels on y entre depuis l’accueil sous la Pyramide de la Cour Napoléon : l’aile Sully à l’est (le « vieux » Louvre, entourant la Cour Carrée) ; l’aile Richelieu au nord (sur la rue de Rivoli) ; et l’aile Denon au sud (en bordure de Seine).

XXIe siècleModification

Depuis 2003, le Comité national pour la reconstruction des Tuileries propose de reconstruire le palais des Tuileries. Depuis la destruction de 1883, la célèbre perspective des Champs-Élysées, qui se terminait sur la façade du palais des Tuileries, aboutit désormais à l’Arc de triomphe du Carrousel, autrefois centré sur les Tuileries mais occupant désormais un grand espace vide. Le Louvre, avec sa pyramide d’une part, et l’Axe historique de la place de la Concorde-Champs-Élysées-Arc de Triomphe d’autre part, ne sont pas alignés sur le même axe. Le palais des Tuileries, qui se trouvait à la jonction de ces deux axes divergents, permettait de masquer cette courbure des axes.

En outre, il est souligné que le musée du Louvre a besoin d’étendre son plan au sol pour présenter correctement toutes ses collections, et si le palais des Tuileries était reconstruit, le Louvre pourrait s’étendre dans le palais reconstruit. Il est également proposé de reconstruire les appartements d’apparat du Second Empire tels qu’ils étaient en 1871, car tous les meubles et tableaux du palais ont survécu à l’incendie de 1871 parce qu’ils avaient été enlevés en 1870 au début de la guerre franco-prussienne et entreposés dans des lieux sûrs. Aujourd’hui, le mobilier et les peintures sont toujours déposés dans des entrepôts et ne sont pas exposés au public en raison du manque de place au Louvre. Il est avancé que la recréation des appartements d’apparat des Tuileries permettrait d’exposer ces trésors du style Second Empire qui sont actuellement cachés.

Plan chronologique de la construction du LouvreEdit

La partie la plus ancienne du Louvre hors sol est l’angle sud-ouest du bloc carré qui fait face au centre de Paris à l’est. Cette section d’angle, constituée de l’aile Lescot (1) et du côté nord de la partie ouest de l’aile sud (2), a été conçue et construite au XVIe siècle par Pierre Lescot, qui a remplacé les ailes correspondantes du Louvre médiéval (non représenté). Plus tard au cours du même siècle, la Petite Galerie (4) fut ajoutée, reliant le Louvre à la section du mur de Charles V qui longeait la rive nord de la Seine en direction du palais des Tuileries (3, 5, 8, 11, 14 ; détruit par un incendie en 1871). Vers 1600, sous le règne d’Henri IV, le mur longeant la rivière fut remplacé par la Grande Galerie (6, 7), qui offrait un passage couvert entre le Louvre et le palais des Tuileries et fut plus tard la première partie du Louvre à devenir un musée. L’aile Lescot fut agrandie au nord avec l’aile Lemercier (9) sous Louis XIII, et dans la seconde moitié du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, la Petite Galerie fut agrandie (10, 13) et les autres ailes autour de la Cour carrée (12, 16) furent construites, mais ne furent pas totalement achevées avant la première partie du XIXe siècle sous Napoléon, qui ajouta également l’Arc du Carrousel (17) et des parties de l’aile nord (17) le long de la rue de Rivoli. Plus tard au XIXe siècle, l’aile nord est légèrement agrandie (18) par Louis XVIII. De 1852 à 1857, Napoléon III relie l’aile nord aux bâtiments entourant la Cour carrée avec l’aile Richelieu (19, partie nord) et agrandit la Grande Galerie avec l’aile Denon (19, partie sud). En 1861-1870, son architecte Hector Lefuel réalise de nouveaux travaux, remplaçant le Pavillon de Flore et la partie ouest de la Grande Galerie (7) et ajoutant le Pavillon des Sessions (20, dit aussi Pavillon des États). En 1874-1880, il remplace le Pavillon de Marsan (15) et prolonge la façade sud de l’aile Marsan adjacente (21).

Plan du Louvre et des Tuileries par étape de construction

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Époque Roi Architecte
1 1546-1549 François I, Henri II Pierre Lescot
2 1559-1574 François II, Charles IX, Henri III Pierre Lescot
3 1564-1570 Caterina de’ Medici Philibert de l’Orme
4 1566 -1999 Caterina de’ Medici Pierre Lescot
5 1570-1572 Caterina de’ Medici Jean Bullant
6 1595-1610 Henry IV Louis Métezeau
7 1595-1610 Henry IV Androuet du Mauret. Cerceau
8 1595-1610 Henry IV Androuet du Cerceau
9 1624-1654 Louis XIII, Louis XIV Jacques Lemercier
10 1653-1655 Louis XIV Louis Le Vau
11 1659-1662 Louis XIV Louis Le Vau, Carlo Vigarani
12 1659-1664 Louis XIV Louis Le Vau
1661-1664 Louis XIV Louis Le Vau
14 1664-1666 Louis XIV Louis Le Vau
15 1664-1666 Louis… XIV Louis Le Vau
16 1667-1670 Louis XIV Louis Le Vau, Claude Perrault, Charles Le Brun
17 1806-1811 Napoléon I Charles Percier, Pierre Fontaine
18 1816-1824 Louis XVIII Pierre Fontaine
19 1852-1857 Napoléon III Louis Visconti, Hector-Martin Lefuel
20 1861-1870 Napoléon III Hector-Martin Lefuel
21 1874-1880 Troisième République française Hector-Martin Lefuel

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