Un sevrage brutal du propranolol peut être suivi d’un « syndrome de sevrage du propranolol » dû, au moins en partie, à une sensibilité bêta-adrénergique accrue. La diminution de la dose de propranolol est fréquemment utilisée dans l’espoir de prévenir les effets indésirables du sevrage, mais le succès d’une telle manœuvre n’a pas été démontré. La justification du schéma de diminution de la dose dans cette étude était basée sur des observations antérieures après un arrêt brutal du propranolol. Neuf patients hypertendus ont été progressivement retirés du traitement à long terme au propranolol, soit par une réduction de la dose en série pendant 6 à 9 jours (n = 3), soit par une réduction à une petite dose prolongée (30 mg par jour) pendant 2 semaines avant le retrait complet (n = 6). Pendant la réduction de la dose de propranolol et pendant 2 semaines supplémentaires de traitement par placebo, des mesures en série ont été effectuées sur la sensibilité cardiaque à l’isoprotérénol, la fréquence cardiaque au repos, la pression artérielle, les catécholamines plasmatiques, la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3) sériques et les symptômes. La réduction sérielle des doses a diminué mais n’a pas empêché l’hypersensibilité cardiaque chez deux des trois patients. Le traitement prolongé à petites doses a largement prévenu l’hypersensibilité cardiaque et le dépassement de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et des catécholamines plasmatiques ainsi que les symptômes. La T4 sérique a diminué de façon significative et la T3 a eu tendance à augmenter pendant et après le traitement prolongé par petites doses. Ces résultats indiquent que l’administration prolongée de petites doses de propranolol avant le sevrage complet chez les patients hypertendus prévient l’augmentation de la sensibilité bêta-adrénergique cardiaque et d’autres effets indésirables.